A propos de l'oralité inuit

A propos de l'oralité inuit


Retrouvant progressivement la légitimité dont elle avait été privée depuis les contacts suivis avec le monde occidental, l'oralité s'impose comme une thématique pertinente tout autant pour les Inuit que pour les chercheurs. Elle fait exister ce qui n'est jamais publiquement reconnu, c'est-à-dire l'omniprésence des diverses manifestations de l'oralité dans la vie publique et privée contemporaine inuit, et ce malgré la forte présence de l'écrit. Une pratique veut que, notamment dans la vie administrative, toutes les procédures reposent sur l'écrit et son gage de vérité. Or il apparaît que cette primauté accordée à l'écrit soit d'autant plus difficile à gérer qu'elle entre, pour notre rationalité occidentale, en contradiction avec le concept Inuit qaujimajatuqangit ("le savoir inuit transmis oralement [encore pertinent dans un monde changeant]"1). Selon la rationalité inuit, les deux systèmes de pensée doivent coexister parce que complémentaires. Les modalités pratiques de cette coexistence sont en cours d'élaboration.
Placé au centre de la gouvernance au Nunavut, le concept Inuit qaujimajatuqangit définit un ensemble de valeurs, des objectifs et des moyens d'application afin d'inuitiser la vie publique. Il suscite des interprétations contradictoires, vraisemblablement parce qu'il suppose une prise en compte des pratiques et des expériences personnelles dans la formulation théorique. Il est difficile d'en proposer un énoncé univoque, à la fois intégrable par les Inuit eux-mêmes et accessible aux non-Inuit. La pluralité des définitions et des traductions témoigne d'un certain malaise.

Il s'agit aussi de s'interroger sur la vitalité du discours proprement inuit dans le cadre de la confrontation à de nouveaux types d'espaces. Si les Inuit disent volontiers : "notre territoire est par excellence l'espace de notre langue", quelle place lui accordent-ils dans leurs nouveaux espaces de vie et de travail ? Au-delà de l'association fréquente village/langue anglaise ou danoise, quelles sont les pratiques dans les lieux publics et chez soi ? La question s'applique également aux espaces réservés au débat public, et notamment dans les assemblées représentatives (territoriales) de l'Alaska, des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut, du Labrador et du Groenland. L'enquête Language in Nunavut : Discourse and Identity in the Baffin Region (Dorais et Sammons, 2002) fournit de précieuses pistes, mais il apparaît que ces questions ne peuvent être appréhendées sans prendre en compte leur dimension proprement linguistique (activité néologique, etc.).

Il convient également de se pencher sur la question du partenariat entre chercheurs extérieurs et communautés locales. Il s'agit de dépasser le paradigme dominant depuis le début des années 1990, qui consiste en l'intégration des savoirs inuit indifféremment labellisés Traditional Ecological Knowledge (ou TEK) dans toute recherche scientifique. Pour intéressante qu'elle soit, l'approche a révélé ses limites : le savoir inuit y est reconnu pour la validité des informations qu'il contient, mais il est négligé en tant que matrice d'organisation de ces informations. D'où la frustration des Inuit face aux résultats auxquels ces recherches aboutissent. Nous nous souvenons que, lors du 13e Congrès d'Études Inuit tenu à Anchorage (Alaska) en 2002, Aqqaluk Lynge l'avait longuement commentée.

Ceci doit nous conduire à poser les questions épistémologiques et méthodologiques que le terrain, lieu de la parole en action, adresse notamment à l'anthropologie, à la linguistique, à l'histoire et à la géographie humaine ainsi que, plus récemment, aux sciences de la nature. En consacrant le 15e Congrès au thème de l'Oralité nous souhaitions fournir aux Études Inuit l'occasion de repenser la relation enquêteur/enquêté à la lumière des récents acquis. Il s'agissait de réfléchir aux modalités de l'énonciation de l'altérité. Quelles sont les formes d'interaction les plus appropriées ? Comment doit s'effectuer l'échange dialogué ? Comment manier l'humour dont la fonction libératoire atténue les blocages et les tensions ? Comment entendre la multiplicité des voix inuit et reconnaître le sujet et ses contingences ? Si la question du genre semble peu pertinente pour les Inuit, celle des disparités générationnelles est au cœur de leurs préoccupations. En conformité avec leurs valeurs, seuls les Aînés sont considérés comme des porte-parole légitimes de la culture. Quelle place accorder à la voix des plus jeunes, d'autant qu'ils n'hésitent pas à exprimer leur malaise face à des chercheurs qui cumulent le savoir et l'accumulent en des points géographiques très éloignés de l'Arctique ?

Des avancées ont été cependant réalisées pour garantir de meilleurs échanges sur le terrain, tant en ce qui concerne la conduite des recherches que la restitution des résultats. Les Congrès de 2002 (Anchorage) et de 2004 (Calgary) témoignaient, à travers leurs intitulés mêmes, Indigenous Voices et Bringing Knowledge Home, de l'existence d'efforts significatifs. Cependant, le travail ne peut se limiter aux pratiques de terrain. Pour aboutir, il faut aussi se préoccuper de ce qui se passe dans les colloques et congrès, lieux d'expression par excellence de la communauté scientifique. Or, jusqu'à présent, peu a été fait dans ce domaine. Lors de ces rencontres, Inuit et chercheurs ont été habitués à se contenter d'une co-présence face aux difficultés rencontrées dans la mise en place d'un langage commun. La thématique Oralité se veut une invitation à considérer ce problème, car c'est bien la question de l'éthique et du sens à accorder aux résultats de la recherche qui est posée. L'appel a été entendu par la partie inuit venue en nombre à Paris pour participer activement au Congrès.


Trois entrées dans l'oralité inuit


LANGUE

Dès l'origine du Congrès international des Études inuit, une place privilégiée a été réservée à la linguistique eskaléoute, apportant ainsi une contribution importante aux sciences du langage. Le 15e Congrès s'est voulu une invitation adressée aux linguistes à présenter leurs recherches d'ordre typologique et diachronique. En proposant le thème de l'oralité, il s'agissait également d'orienter la réflexion sur le discours et sur la communication orale à partir de différents types de situations (tradition orale, récit, dialogue), domaines encore peu explorés dans les diverses variétés de la langue inuit.

Les manifestations de l'oralité et le passage de l'oral à l'écrit étant au centre des recherches en linguistique générale, le Congrès a été l'occasion de mettre en perspective, à travers l'expérience inuit, les tendances universelles de la communication orale et l'impact de la dimension discursive dans la structuration et la cohérence du discours (changement dans l'ordre des mots et des énoncés, utilisation des modes et des aspects selon les situations de communication, structures répétitives). Les résultats ont été publiés aux éditions John Benjamins en 2009 (Mahieu et Tersis dir.).


ESPACE

Le territoire, en tant qu'objet de recherche en soi, est le dernier venu dans les études inuit d'abord centrées sur des problématiques linguistiques et anthropologiques en lien avec les recherches archéologiques. Il était alors uniquement considéré comme 'territoire-ressource' pour les activités productives de chasse et de pêche. À la faveur des premières grandes enquêtes toponymiques, menées dans les années 1980 et motivées par le souci de sauvegarder un savoir oral considéré comme menacé de disparition, les approches du territoire se sont enrichies. La complexité des séries toponymiques qualifiées de "systèmes géographiques" a commencé à être reconnue (Müller-Wille, 1987 : 1-5). Elles révèlent aussi aux chercheurs que le territoire n'est pas un simple support mais le gardien des savoirs toponymiques et géographiques des Inuit (Nuttall, 1992 : 49-55). Cependant, ces analyses ont laissé en suspend la question de l'oralité, pourtant au cœur de la construction de ces savoirs. Le Congrès 2006 proposait de réfléchir à la forme, au contenu de la parole inuit, aux circonstances dans lesquelles elle se fait entendre, pour affiner la compréhension que nous avons des modalités de construction des territoires.
La géographie culturelle "à la française" (notamment Bonnemaison, 1986-87, Bonnemaison et Cambrésy, 1999), insiste sur les processus de construction de l'identité en relation avec la mise en représentation du territoire. Pour les Inuit, il s'agit essentiellement d'une mise en mots. La richesse de ce discours, en particulier sa dimension émotionnelle et sa puissance poétique, reste largement inexplorée.
Par ailleurs, alors que le territoire traditionnel (la toundra et la banquise) a occupé une place centrale dans les discours inuit sur l'identité à partir des années 1970, on observe depuis quelques années la montée d'une revendication identitaire dissociée de la revendication territoriale, sans doute liée à la résolution de cette dernière. Les premières analyses critiques des impacts de l'affirmation du lien identité/territoire, à travers une étude des processus qui lient assignation à identité et assignation à territoire (Hancock, 2004), offrent une base précieuse pour appréhender ce nouveau discours. Celui-ci mobilise les formes anciennes de l'oralité (jeux, chants, récits de vie, récits d'expériences fortuites et de rêves) comme les nouvelles (discours politiques, productions radiophoniques et cinématographiques, etc.) et se déploie dans de nouveaux lieux. Pour vraiment comprendre ce discours, il faut le saisir dans son contexte spatial, comme certains chercheurs ont commencé à le faire.

Les enquêtes toponymiques constituent la forme la plus répandue de recueil du discours géographique inuit. Elles se sont multipliées dans les années 1990, en réponse à une demande insistante des Inuit, et ont suscité une importante production de Systèmes d'informations géographiques (SIG). Depuis le début des années 2000 la réflexion porte sur l'écriture de SIG adaptés au contexte inuit. Il s'agit de répondre aux problèmes posés par la transposition en un discours cartographique, qui mêle image et texte, d'un discours géographique oral sur le territoire. La recherche porte d'une part sur la création de SIG associant représentations topographiques classiques et vues paysagères (Aporta, 2005 ; Henshaw et Ashoona dans ce volume). Il s'agit d'intégrer au mieux dans le SIG le discours inuit sur le territoire, un discours toujours situé et inscrit dans le contexte d'une expérience spécifique (ou d'une multitude d'expériences qui demeurent distinctes les unes des autres). Cette expérience est celle d'une personne en particulier qui s'impose comme sujet de son observation. D'autre part, alors que les SIG privilégient le plus souvent la formalisation des informations, on voit se multiplier à propos des territoires inuit la création de SIG orientés vers l'intégration d'informations de type qualitatif, non formalisées (Keith, 2005). Ces recherches sont d'autant plus importantes que les Inuit sont de grands utilisateurs de cartes topographiques qu'ils considèrent comme des aides mémoire bien adaptés à la sauvegarde et à la transmission de savoirs toujours spatialisés, car ancrés dans l'accumulation d'expériences vécues sur un territoire donné (Collignon, 2004). À ces expérimentations pratiques, il faut aujourd'hui ajouter une réflexion théorique prenant en compte les défis que l'oralité pose au discours cartographique.


CULTURE

Prenant acte des nouveaux dispositifs de la recherche en milieu inuit et de la revitalisation de la parole, le Congrès entendait réfléchir aux diverses manifestations de l'oralité contemporaine. Sans rejeter l'écrit, un grand nombre d'Inuit considèrent que le texte ne procure pas, au même titre que la parole, le sentiment d'enrichir la mémoire et de favoriser la transmission du savoir. Diverses sessions ont été consacrées à l'approfondissement du sens à accorder à la notion de "sujet", l'oralité impliquant le sujet, son corps, la voix parlée ou rythmée, alors que la pratique de l'écrit se caractérise par un sujet physiquement absent (Meschonnic, 1993 ; Mather, 1995 : 15).

Comme ils l'avaient précédemment démontré au plan des revendications territoriales et environnementales, les Inuit se placent au cœur des grands enjeux du XXIe siècle et articulent avec succès le local et le global. Dans ce même esprit, ils ont récemment amorcé un dialogue avec les chercheurs en sciences sociales, notamment avec les anthropologues, en réaction à des recherches formulées selon la seule perspective scientifique. Les partenariats chercheurs-communautés contribuent à la production d'ouvrages d'un type nouveau sur des thèmes réactualisés ou rarement étudiés : mémoire sociale, droit coutumier, chamanisme et christianisme, bien-être physique et mental, rêve, etc. Les Inuit mènent également, sans collaboration extérieure, des opérations d'envergure offrant ainsi des matériaux de travail inédits. Les orientations récentes de la recherche ne vont pas sans tiraillements entre demande locale et exigence théorique (voir notamment Laugrand et Oosten, 2002).
Le Congrès proposait de discuter de ces partenariats. Ils soulèvent en effet de nombreuses questions autour de la pertinence des thèmes de recherche, de l'implication des communautés et de la participation des jeunes générations. Ils présentent néanmoins des atouts non négligeables : impulsion donnée au travail ethnographique, revalorisation de la parole inuit, émergence d'un discours sur des thèmes considérés comme épuisés (les êtres invisibles, l'appropriation du territoire) ainsi que sur des thèmes négligés ou ignorés (le rêve, la parole). N'en sont pas pour autant sous-estimés les mérites de l'enquête de terrain classique et reconnue la nécessité de la mise en forme théorique des données recueillies.

A la fin du XXe siècle, la majorité des chercheurs du domaine inuit en était venue, en l'absence de pratiques et de rituels visibles, à s'interroger sur la persistance des représentations pré-chrétiennes, tant au plan individuel que collectif. Or les enquêtes menées en partenariat révèlent que la mémoire et la parole n'ont subi qu'une période de latence, du moins dans l'Arctique canadien et en Alaska (Trudel, 2002 ; Séries Interviewing Inuit Elders, 1999 sq. et Inuit perspectives on the 20th century, 2000 sq. ; Crowell, 2004). Contrairement aux attentes, le discours inuit actuel ne contredit pas radicalement les données de la période antérieure à la christianisation. On se souviendra que, dans les années 1980 et 1990, la communauté des chercheurs avait bénéficié des cadres d'analyse dégagés par Ann Fienup-Riordan, selon lesquels, en affirmant participer de la nature, les Yupiit de l'Alaska mettaient au premier plan leur conscience d'un monde organisé en cycles dans lequel des échanges d'ordre socio-cosmique incluaient les vivants, les défunts, les esprits et le gibier2. Cette approche, qui rejoignait les analyses de Nurit Bird-David (1999), de Tim Ingold (1996) et de Philippe Descola (1996), étaient centrées sur l'extension maximale à accorder à la notion de personne.

Le Congrès Oralité a amorcé une réflexion sur les façons de relier cette notion centrale de personne à celle de sujet en s'appuyant, notamment, sur les récents partenariats qui ont révélé l'attachement des Inuit à un savoir perçu comme une pratique individuelle fondée sur une accumulation d'expériences vécues dans leur unicité. Non réductible à un discours généraliste, le savoir met en avant le rôle de la contingence et souligne l'existence d'une tension entre le "je" et "nous".


Béatrice Collignon et Michèle Therrien, 2009.



1 Traduction proposée par Michèle Therrien (2004 :249, 2006 :297).

2 On peut consulter sur ce thème notamment les travaux de Xavier Blaisel, Frédéric Laugrand, Jarich Oosten, Ann Fienup-Riordan, Bernard Saladin d'Anglure.


RÉFÉRENCES CITÉES

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